Bonjour à toutes et à tous,
Voici mon deuxième article. Celui-ci s’inscrit dans la continuité du premier. Le premier article t’invitait à te questionner sur la fiabilité d’une source.
A travers une liste de 7 questions, je te donnait des balises pour juger de la fiabilité d'une source.
Dans ce deuxième article, nous allons nous prêter à l’exercice de questionnement que nous proposait l'article précedent. Ci-dessous se trouve une visualisation synthétique des questions.
Analyse
L'objet de l'analyse :
1. Peux-tu identifier les auteur·e·s?
La personne demande expressément que son identité ne soit pas révélée.
En questionnant, mon amie qui m’avait envoyé le message vocal, elle m’a dit que c’était une femme qui elle-même, avait reçu le message d’un·e autre utilisateur·trice de Messenger.
Conclusion
Je ne sais donc pas vérifier si cette personne exerce réellement dans l’hôpital Saint Luc.
Je ne peux pas vérifier si cette personne est réellement infirmière.
La personne émettrice du message reste donc anonyme.
Je ne partage pas le message vocal.
2. Sur quel site se trouve l’information ?
J’ai été récepteur de ce message sur la messagerie instantanée de Facebook, Messenger.
Conclusion
Le canal de communication de Messenger n’apporte aucune forme de légitimité. De plus, le message est transféré de personne en personne pour former une chaine.
Je ne partage pas le message vocal.
3. De quand date l’information ?
J’ai reçu le message ce 15 mars 2020.
Le contenu du message vocal ne donne pas d’informations précises quant au moment de son enregistrement.
Le message n’est pas daté. La personne fait référence à l’actualité (Communiqué du gouvernement belge, Covid19), mais cela n’est pas suffisant pour répondre à la question.
Conclusion
Il est impossible de situer sur le calendrier ce message avec exactitude.
Je ne partage pas le message vocal.
4. L’auteur·e donne-t-iel ses sources ?
La personne reste vague. Voici deux extraits différents :
· 00.32’’
« J’ai appris qu’il y avait quand même six cas aux soins intensifs ».
La personne ne dit pas comment elle l’a appris, dans quel contexte, quelle personne le lui a dit.
· 01.03’
« On a parlé après le rapport de ce qui se passe ici à Saint Luc. Ils veulent le dire. Un collègue qui travaille avec moi a vu sur le tableau. Il m’a dit quand j’ai vu le tableau les patients Coronavirus qu’il y a à Saint Luc, il y’en a. »
Encore une fois, il y a trop d’imprécisions et de flou dans cet extrait.
Premièrement, c’est qui « on » ?
Deuxièmement, qui est ce collègue ? Quel est son métier ? Quand a-t-il vu le tableau ?
Troisièmement, de quel tableau parle-t-elle ? Où se trouve-t-il ?
Conclusion
Elle parle d’éléments qu’elle a vu ou qu’on lui a rapportés. Rien n’est donc sûr. Avec les informations présentes dans le message vocal, je suis dans l’incapacité de vérifier ses sources.
Je ne partage pas le message vocal.
5. Peux-tu croiser l’info ?
En tapant sur mon moteur de recherche les mots « Hôpital Saint-Luc Coronavirus Fakenews», j’obtiens les résultats suivants :
En visitant le site officiel de l’hôpital, je découvre que celui-ci à déjà communiqué sur le message vocal que j'ai reçu. Voici un extrait du communiqué posté le 15 mars 2020 sur leur site internet.
"Les seuls canaux de communication des Cliniques universitaires Saint-Luc sont notre site internet et nos réseaux sociaux officiels. Toute autre information venant par d’autres canaux, en particulier par WhatsApp ou Messenger et/ou diffusée par une autre source n’engage que cette dernière."
Ensuite, tu peux le voir, la recherche montre que l’information a déjà été jugée comme non fiable par différents médias. voici le lien vers les différents articles :
1. La RTBF
2. RTL
3. LA DH
Conclusion
La recherche que j’ai menée a montré que le message transmis par cette personne était faux.
Je ne partage pas le message vocal.
6. Respecte-t-elle la mise en page du média ?
Il n'y a pas de raison de répondre à cette question dans cet exemple, car le message vocal n’est pas un média qui est régi par des codes.
Même s’il est vrai que l’on peut considérer que la langue utilisée est un code.
7. Analyse de l’effet de l’information sur moi.
J’ai peur, le message a un effet anxiogène.
J’ai donc décidé de remettre en question le message avant de le partager. Je me questionne sur le but de l’émettrice de ce message.
Avec quelle intention ce message vocal a-t-il été enregistré et diffusé?
Conclusion
En ayant pris conscience de l’effet anxiogène de l’article sur ma personne, j’ai décidé de ne pas partager le message et de l’analyser avec les 6 autres questions.
En Résumé
Ce récapitulatif ayant essentiellement des « NON » à la question « Puis-je considérer les informations du message fiables ? », je décide définitivement de ne pas partager ce message.
Autre cas similaire
L'hôpital Saint-Luc n'est pas le seul centre hospitalier à avoir été victime de Fakenews.
Le CHU Saint-Pierre de Bruxelles a lui aussi été victime de fausses informations. circulant sur les réseaux sociaux.
Celui-ci, tout comme L'Hôpital Saint-Luc à réfuté les informations par le biais d'un communiqué publié sur son site Internet. Dans celui-ci l'hôpital déclare, qu'il est sur le point de d'introduire une plainte au pénal pour calomnie et diffamation.
Il communique également qu'il a obtenu un ordonnance* ordonnant à tou·te·s de ceux et celles qui ont été en contact avec ccs messages de les supprimer
Le CHU Saint-Pierre a obtenu ce matin une ordonnance du Président du Tribunal de Première Instance de Bruxelles ordonnant aux personnes qui auraient (re)diffusé ou hébergé ces contenus mensongers et diffamatoires de les retirer, en ce compris donc les médias sociaux.
Ce nouvel exemple montre que diffusé de fausses informations peut avoir des conséquences. Il est donc important de s'interroger sur la véracité du propos que tu vas partager.
Ressources
BELGA. (2020, Mars 16). Une pseudo infirmière de Saint-Luc répand des fausses informations: non le plan "MATCH" n'existe pas. DH. Consulté le Mars 30, 2020, sur https://www.dhnet.be/actu/societe/une-pseudo-infirmiere-de-saint-luc-repand-des-fausses-informations-non-le-plan-match-n-existe-pas-5e6f858df20d5a29c675a6f8
CHU SAINT PIERRE. (s.d.). HÖPITAL. Récupéré sur CHU Saint-Pierre: https://www.stpierre-bru.be
Clinique universitaires Saint-Luc UCL Bruxelles. (2020, Mars 15). Actialités Ne vous fiez pas aux « fake News ». Consulté le Mars 30, 2020, sur Clinique universitaires Saint-Luc UCL Bruxelles: https://www.saintluc.be/actualites/news.php?n=14393
Cliniques universitaires Saint-Luc A.S.B.L. (s.d.). Consulté le 03 30, 2020, sur Cliniques universitaires Saint-Luc UCL Bruxelles: https://www.saintluc.be
Crudenaire, A. (2020, Mars 19). Tous les post. Consulté le Mars 30, 2020, sur Et si on EAM un peu? : https://alaincrud.wixsite.com/educationauxmedias/post/fiabilité-d-une-source-blablabla-corona
Mohamed Ouriaghli, P. L. (2020, Mars 4). CORONAVIRUS- Fausses nouvelles via les réseaux sociaux. Consulté le Mars 30, 2020, sur CHU SAINT PIERRE: https://www.stpierre-bru.be/fr/nos-actualites/coronavirus-fausses-nouvelles-via-les-reseaux-sociaux
Montay, J. (2020, Mars 16). Coronavirus: une "prétendue" infirmière de Saint-Luc répand des fausses informations alarmistes. RTBF. Consulté le Mars 30, 2020, sur https://www.rtbf.be/info/dossier/epidemie-de-coronavirus/detail_coronavirus-une-infirmiere-de-saint-luc-repand-des-fausses-informations-alarmistes?id=10458767
RTL INFO. (2020, Mars 16). FAUSSE INFO sur le coronavirus en Belgique: NON, l'hôpital Saint-Luc n'est pas passé au plan catastrophe, aucun ado n'est mort. RTL INFO. Consulté le Mars 30, 2020, sur https://www.rtl.be/info/belgique/societe/encore-une-fausse-info-sur-le-coronavirus-en-belgique-non-l-hopital-saint-luc-n-est-pas-passe-au-plan-catastrophe-1204290.aspx